Version française - Reisverslag uit Bertem, België van Jos MEERSMANS - WaarBenJij.nu Version française - Reisverslag uit Bertem, België van Jos MEERSMANS - WaarBenJij.nu

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31 December 2009 | België, Bertem

(traduction par Jan Van Geel)

Deuxième…et... ACTION

Novembre 2008. Jos Meersmans et Marie-Jo Verboomen sont sur le départ pour participer au raid Nouakchott-Bamako-Tombouctou lorsqu’une hernie tenace du copilote, Jos, vient tout gâcher. Participer serait irresponsable car un rallye parcourant environ 6.000 kilomètres non asphaltés exige en effet une constitution solide. Un an plus tard, le dos de Jos est parfaitement prêt à reprendre l’aventure, longue de 40 jours et 16.000 kilomètres. Découvrez leur journal de bord, qui nous décrit en détail comment humains et machines ont vécu cette mini-odyssée signée Nord Raid Organisation.
Jos Meersmans et Marie-Jo Verboomen aiment les voyages lointains, surtout lorsque ceux-ci les mènent à la découverte des déserts nord-africains. En 2006, ils avaient déjà participé au Raid Cap’Dakar, suivi en 2007 du Raid Land World Libye. Ces deux voyages, Jos et Marie-Jo les ont trouvés sur le site web de l’association française Nord Raid Organisation, où ils ont également découvert le Nouakcho -Bamako-Tombouctou.
L’itinéraire de ce raid touristique se présente ainsi: départ de Marrakech, au Maroc, avec
une étape de liaison vers Nouakchoc en Mauritanie. De là, les participants poursuivent leur route via des pistes non asphaltées jusque Bamako au Mali et ensuite le long du fleuve Niger vers Djenné afin d’atteindre le Pays Dogon, le point le plus éloigné de ce voyage. Après une visite de la cité ancienne de Tombouctou, les participants entament le chemin du retour non sans faire une boucle vers le nord le long de Nema, Tidjikja et Nouadhibou en Mauritanie. Le rallye s’achève à Tan-Tan, dans le sud du Maroc. Indispensable – mais pas infaillible – pour cette aventure: leur Discovery Série II Td5 bleu, bien connu dans le monde des rallyes depuis des années sous le nom de Bluedisco.

DÉBUTS DIFFICILES ...
L’idée de partir un jour à l’avance, un 11 novembre, afin de profiter de l’accalmie de la circulation, se révèle une décision bien inspirée. Directement après notre départ de Bertem, nous remarquons une fuite de carburant importante au réservoir lors du premier plein. Heureusement, Paul du garage Paul 4WD, est prêt à sacrifier sa soirée libre pour remédier au problème. Détail amusant: pour cela, nous devons vider la totalité du Discovery! Ce faux départ nous coûte quatre heures de retard mais nous pouvons finalement partir à dix heures trente. Nous découvrons Paris by night et nous renonçons à notre premier logement pour gagner du temps. Bluedisco fera office de lit pour ce »e nuit. Cela nous permet de rattraper sans problème le temps perdu et à sept heures du soir, nous atteignons Valladolid. Un savoureux repas et un lit confortable à l’Hostal la Morada nous réconfortent après ces débuts difficiles. Pour le trajet vers le sud de l’Espagne, nous optons pour l’itinéraire traversant les sierras espagnoles via les nouvelles Autovias de Burgos à Séville. Via Salamanca, Caceres et Merida, nous empruntons des autoroutes désertes et sans péages jusqu’à Algésiras. A seize heures, nous y achetons les billets pour le ferry. Cela ne se passe pas sans heurt mais nous arrivons juste à temps pour la dernière traversée, à 21 heures. Une heure plus tard, Bluedisco retrouve avec joie le sol africain. Nous prenons une chambre pour la nuit à l’Ibis de Tanger.

MARRAKECH L’ESTIVALE
Aujourd’hui, nous n’avons que 500 kilomètres à faire jusqu’à Marrakech. L’autoroute menant jusque là est entièrement dégagée et le trajet nous procure un véritable moment de détente. Après précisément 2.825 km, nous arrivons à l’Hotel Ammin. La température extérieure a »eint 30 °C. Nous visitons la place Jemaa el Fna. Le soir, sur la terrasse en hauteur, nous savourons un tajine tout en profitant de l’atmosphère unique de cette célèbre place. Le lendemain, nous faisons nos derniers achats, éarrangeons nos bagages et paressons quelques temps à la piscine, afin de nous lancer détendus et reposés dans notre troisième aventure africaine. Durant la soirée, nous faisons connaissance avec les organisateurs et les autres participants. Le début du raid semble prometteur: tout d’abord trois étapes de liaison jusqu’à Nouakcho », ensuite départ pour Kiffa suivant un itinéraire de six jours via les pistes du Dakar 2006 et ainsi jusqu’au Mali, pour rejoindre trois jours plus tard le fleuve Niger à Bamako.

DIRECTION LE BAC À SABLE
Après un briefing matinal et le chargement des coordonnées GPS, le raid peut enfin commencer. L’itinéraire est simple: routes asphaltées de Marrakech à Goulimine via Agadir et Tiznit. Juste avant Tan-Tan, nous choisissons Ksar Tafnidilt pour notre première nuit aux portes du Sahara méridional. Nous nous souvenons de l’endroit depuis notre participation au Raid Cap’Dakar. Le matin suivant, nous poursuivons notre route vers le sud. Une étape de liaison longue de 1.000 km nous amène à la frontière
mauritanienne. L’argent que nous épargnons en réalisant un plein bon marché dans le Sahara oriental, nous file rapidement entre les doigts à cause d’une activité lucrative de la police marocaine. Les agents vous visent au moyen d’un pistolet radar avant de faire stopper le véhicule, prétendant que vous avez ignoré un signal stop. Tarif: 40 €. Parfois, une touche de persuasion féminine aide, mais la plupart du temps non. Nous notons alors l’orthographe arabe du mot ‘STOP’ afin d’éviter d’autres amendes. La partie la plus longue du raid s’achève à Dakhla, située dans la partie du Sahara occidental occupée par le Maroc. Nous bivouaquons dans une ancienne carrière. La proximité de l’océan nous offre un temps plutôt humide et des températures inhabituellement fraîches, avoisinant les 16°C. Les formalités à la frontière Maroc/Mauritanie durent trois longues heures. On dénombre encore de nombreuses mines et la police est présente en masse partout. Juste après la frontière, la voiture d’un autre participant rencontre une panne moteur. Le laisser sur le côté n’est pas une option, le véhicule doit donc être tracté sur 300 kilomètres jusqu’à Nouakcho ». Depuis notre raid en Lybie, nous savons l’effet que cela fait… Lorsque nous nous engageons sur le parking de l’Hotel Mercure, nous avons parcouru 5.000 kilomètres d’asphalte depuis notre départ à Bertem. Nous a »endons donc avec impatience un changement de surface, qui nous arrive sous la forme d’un bac à sable géant en Mauritanie. Et ça promet d’être chaud, car le mercure a déjà grimpé jusqu’à 35 °C.

TEMPS DE RÉADAPTATION
Aujourd’hui, nous entamons la meilleure partie du périple. Avec notre premier roadbook
Tombouctou 003, nous suivons les pistes du Dakar 2006. Le paysage est plutôt verdoyant selon les critères déser tiques, ce qui s’explique par la proximité de la côte. Néanmoins, nous croisons déjà quelques ceintures de dunes et nous tâtonnons quelques temps avant de retrouver le bon rythme et le style de conduite adéquat, en combinant correctement nombre de tours et rapport approprié. Une importante partie du poids de notre Discovery lourdement chargé est réparti sur l’axe arrière et l’équipement de secours a tendance à sauter régulièrement dans toutes les directions. Mais nous nous amusons et au bout de 100 km, nous cherchons un bivouac par 38 °C. Les nuits sont délicieusement douces et nous prenons notre petit- déjeuner en T-shirt. Les régions de dunes d’Aoukâr, au centre et à l’ouest de la Mauritanie, exigent énormément de l’homme et de la machine. Nous ne devons utiliser la pelle et les plaques de désensablement qu’une seule fois, mais nous sommes toujours prêts à aider d’infortunés collègues. L’ambiance joyeuse des soirées de bivouac nous fait rapidement oublier toutes ces embûches, car qu’il y-a-t-il de plus agréable que de passer en revue les moments forts d’une dure journée de labeur sur le sable, par une agréable soirée à 25°C sous le scintillement de milliers d’étoiles? Après quatre jours de désert, nous retrouvons le monde habité. Dans le petit village de Moudjéria, nous remplissons notre réserve de carburant et d’eau potable et nous traversons ensuite le massif du Tagant via le col de Nega jusqu’à Boumdeid. Les pistes vers Kiffa et Kankossa sont plus praticables mais sont semées de trous, d’arêtes et de lits asséchés. Il s’agit de ne pas rouler comme des fous, ne fut-ce qu’en raison de la pression moyenne à basse des pneus. La dernière journée, qui nous mène jusque Kayes, se transforme en un trajet long et tardif. Nous roulons même dans une obscurité complète durant plusieurs heures, jusqu’à ce que nous passions un feu de brousse. Comme nous sommes seuls à ce moment-là, nous sommes plutôt tendus. Nous sommes heureux lorsque nous parvenons à trouver l’hôtel Kamakolé Palace au coeur du tohu-bohu de Kayes. Fatigués mais soulagés, nous y savourons une douche et une bière rafraîchissante.

NOUVEAUX PROBLÈMES À LA FRONTIÈRE
Les formalités à la frontière du Mali ne se passent pas sans mal. A neuf heures du matin, nous devons même réveiller le fonctionnaire responsable, ce qui génère un retard à l’africaine. Heureusement, le programme de la journée ne prévoit qu’une étape de quatre heures, même si elle recèle son lot de difficultés. Nous cahotons à contre-courant le long du fleuve Sénégal sur quelques pistes de trial rocailleuses dans la brousse du Mali. Nos efforts sont récompensés par une magnifique vue sur les rapides de Gouina. Le mercure atteint 39 °C et un plongeon dans les eaux fraîches du Sénégal est le bienvenu. Ce lieu paradisiaque ne voit que très peu de touristes à cause de son accès difficile. Sans un puissant 4x4, il est simplement impossible de l’atteindre. Durant la nuit, les chutes et la richesse de la vie animale nous offrent un concert inoubliable. En route vers Bafoulabe, nous avons droit à un autre parcours trial avant de faire la tra- versée en ferry vers le Sénégal. La route vers Kita et Bamako est une artère de circulation importante. La majeure partie est asphaltée mais parsemée de trous profonds. Les villages installés le long de cette piste asphaltée ne sont guère plus qu’un rassemblement de huttes en argile. L’obscurité nous empêche de rallier Kita, l’endroit prévu pour notre bivouac, et nous décidons de bivouaquer le long de la route.

FAUX AGENTS
Une pause d’une journée et demie est prévue à Bamako, capitale du Mali, afin de nous reposer. Nous séjournons à l’hôtel Mande, situé sur les rives du fleuve Niger. Nous avons à nouveau accès à internet et nous pouvons compléter le compte-rendu de notre voyage sur notre site. En chemin vers l’hôtel, deux agents sur un vélomoteur nous contraignent à nous arrêter. Ils entendent nous faire payer une infraction quelconque: 80 € si nous payons tout de suite, sinon direction le commissariat. Nous essayons dans un premier de négocier le montant de l’amende, mais toute l’affaire ne nous inspire pas confiance. Nous demandons alors à parler à leur supérieur, ce qui les rend hésitants et nerveux. Nous décidons de ne pas payer et le duo de charlots repart finalement avec une lampe gadget de notre colis de cadeaux. Sur la terrasse de notre hôtel, nous oublions rapidement l’incident. Nous savourons la cuisine locale à base de poisson et nous profitons de cette journée de repos pour réaliser une révision et un ne voyage complet de Bluedisco. Le lendemain, nous délaissons un superbe parcours sur piste car nous voulons apporter les produits de première nécessité promis au centre médical des Soeurs de la Charité à Qoutienso. Un détour de 260 kilomètres, que nous faisons bien volontiers.

LA MOSQUÉE DE DJENNÉ
Aujourd’hui, nous visitons Djenné, une ville historique au riche passé musulman. Le déclin a débuté après l’invasion marocaine. Les envahisseurs se sont appropriés le commerce de l’or au détriment des habitants originels et les Touaregs ont pris le contrôle des routes commerciales. La mosquée de Djenné est le plus grand bâtiment en argile au monde et sa structure rappelle celle d’un château de sable: au lieu d’éléments architecturaux, elle présente des formes coniques qui font penser à termitières reliées par des poutres assurant la cohésion de l’ensemble. Pendant presque toute l’année, Djenné
est entourée de l’eau de la rivière Bani. Juste avant le coucher du soleil, nous attrapons le dernier ferry nous permettant de quitter la ville. Après quelques heures à tressauter dans le noir sur une route asphaltée mais accidentée, nous atteignons Mopti, où nous passons la nuit à l’hôtel Kanaga, à nouveau sur les rives du Niger. A Mopti, le Bani se jette dans le Niger dans un vaste point de confluence incluant une étroite bande de terre. En groupe, nous louons une pinasse, un bateau allongé et pointu permettant d’accueillir jusqu’à trente personnes. Durant la dernière demi-heure du circuit, le capitaine commence écoper vigoureusement mais finalement, nous atteignons le pont parfaitement secs.

PAYS DOGON .
Nous finissons par découvrir l’origine du bruit cinglant émanant de quelque part sous Bluedisco: un joint de cardan semble usé à l’avant. Heureusement, nous sommes entourés de nombreux Land Rover dans le groupe et quelqu’un a emporté la pièce de rechange adéquate. L’organisateur Jean- Claude Billau monte la pièce et nous sommes à nouveau tranquilles. Avec Bluedisco en pleine forme, nous entamons notre découverte du Pays Dogon. Les Dogons étaient une tribu de chasseurs de la vallée du Nil qui s’est installée sur le territoire de l’actuel Mali il y a 600 ans. Depuis lors, ils vivent resqu’entièrement coupés du monde extérieur. Ils vivent dans des huttes d’argile à flanc de montagne, tandis qu’ils utilisent les habitations troglodytes originelles pour stocker la nourriture ou comme sépultures. Nous visitons les huttes de Songo. Le lendemain, nous nous enfonçons plus avant dans le Pays Dogon. Sur notre route, nous rencontrons d’autres 4x4 en provenance du pays voisin, le Burkina Faso. Des trips en véhicules tout-terrain ou en quads de location sont organisés au départ du pays. Le soir, nous trouvons une petite place au Camping Jerome à Douentza. Dans la seconde et dernière partie de ce compte-rendu, Jos et Marie-Jo partent à la recherche d’éléphants invisibles et passent des heures à rouler derrière des chasse-neige. Le rapport entre la neige et les éléphants?


PAS DE TOMBOUCTOU...
Ce matin, la modification du parcours, qui flottait dans l’air depuis quelques jours déjà, se confirme; nous évitons Tombouctou, ville des caravanes! Les autorités françaises ont expliqué que la région au nord du Niger n’est pas sécurisée et l’organisateur ne veut naturellement prendre aucun risque. C’est pourquoi, le lendemain, nous visitons une réserve d’éléphants comptant environ 500 individus. A Gossi, nous quittons l’asphalte et nous recherchons un endroit pour bivouaquer près des pistes de sable.

... ET PAS D’ÉLÉPHANTS NON PLUS
Notre quête des éléphants commence mais les guides locaux ne semblent pas s’accorder sur l’emplacement des lieux de halte des troupeaux. Nous suivons les pistes jusqu’à Gourma Rharous, où Thierry Sabine perdit la vie en 1986 dans un accident d’hélicoptère. Avec une certaine réticence, nous dépassons l’embarcadère du bac menant à Tombouctou et nous roulons le long du Niger à la recherche des éléphants. Juste après le coucher du soleil, dans un nuage de sable et de poussière et à un véritable tempo de rallye, nous nous mettons en quête d’un bivouac. Avec Jean-Claude en tête et le reste du groupe dans son sillage, nous pénétrons le lendemain au coeur de la brousse. Nous découvrons plusieurs villages Dogon originaux tels qu’I-n-Adiattafene et Bambara-Maoundé , mais les léphants semblent vouloir jouer à cache-cache. Nous tombons finalement sur une de ces impressionnantes traces de ravage que le troupeau a laissé lors d’un précédent passage. Continuer à chercher n’a plus aucun sens: les pachydermes restent invisibles. Nous rejoignons la piste asphaltée à Boni et nous prenons la direction de Douentza, où nous passons la nuit juste en dehors du village. Aujourd’hui, nous devons nous lever tôt car la route jusqu’à Mopti est longue. 600 kilomètres, pour être précis. En outre, nous sommes aujourd’hui le 6 décembre et nous marquons le coup en organisant une petite fête de Saint-Nicolas un peu en dehors de Markala.

PAS VU
Notre dernière journée au Mali nous amène près de la frontière mauritanienne, que nous traverserons à Nema via le barrage de Markala. Plusieurs affluents du Niger assurent la fertilité de la région, où la culture de la canne à sucre, du riz et d’autres plantes apporte une certaine prospérité. Ce que l’on remarque à la modernisation de l’agriculture: les malaxeurs remplacent le pilonnage manuel du grain dans un baquet, les motoculteurs remplacent les ânes et autres bêtes de somme. Plus au nord, le paysage et les chemins deviennent plus monotones. Une piste de 160 km digne d’un parcours du combattant met les véhicules, et naturelle- ment les participants, à rude épreuve. Sous la barre des 70 kilomètres/heure, Bluedisco cliquète comme un train mais à cette vitesse, il n’est pas possible de s’arrêter à temps devant les obstacles inattendus. Fait que nous
découvrons grâce à un fossé transversal large de deux mètres. Nous y plongeons de manière totalement inopinée, avant d’être catapultés tout aussi brutalement de l’autre côté, les quatre roues ne touchant plus le sol. Le choc de l’atterrissage est énorme mais la suspension a heureusement survécu au grand saut. Néanmoins, la tente de toit a glissé de dix centimètres vers l’avant, ce qui nous contraint à réarranger les bagages.

ACCOMPAGNEMENT MILITAIRE
Nous rencontrons un problème au poste frontière vers la Mauritanie, où nous arrivons à la tombée du jour. Les agents de sécurité sont soucieux car il y a peu de temps, deux voitures espagnoles avec trois personnes à bord ont été détournées sans laisser de trace. Le préfet est appelé et les autorités consultées. Le régime militaire ne veut prendre aucun risque et décide de nous nous allouer une escorte pour nous accompagner en toute sécurité à travers la Mauritanie. Notre organisateur refuse de sacrifier la liberté de son groupe et propose un compromis: il accepte l’accompagnement militaire, si celui-ci reste discret. Nous devons toutefois passer la nuit au poste frontière, entourés par des forces militaires rassemblées à la hâte et campant au tour de nous en un vaste cercle, allumant un feu pour se tenir au chaud et éveillées. Avec un plein chargement de nourriture et de carburant – de quoi tenir cinq jours dans le désert – et une escorte militaire, nous nous lançons dans la traversée du pays. Au début, les militaires essaient de nous maintenir groupés mais cela va à l’encontre de l’accord passé et ce n’est pas non plus du goût des conducteurs les plus rapides. Notre organisateur parvient à contenir le convoi d’accompagnent de manière à laisser le groupe rouler librement selon le road book. Il fait déjà sombre lorsque nous apercevons au loin les lumières d’Oualata, qui nous fournissent un point de repère pour notre bivouac. Nos gardiens logent dans leur caserne, avec leurs deux camions ouverts et leurs Hummers équipés de mitrailleuses.

DUR LABEUR
Le matin, nous visitons rapidement Oualata, toute proche, car nous devons aussi respecter notre planning. Aujourd’hui, nous devons atteindre Tichit, un trajet de 150 kilomètres sur des pistes partiellement composée de sable et de pierres. Nous poursuivons non sans mal notre traversée vers l’ouest, car les pistes sont indistinctes et difficilement praticables. Soit parce que des dunes mouvantes encombrent le passage, soit nous sommes stoppés par des pierres ou des wadis. En chemin, nous croisons un transport de marchandises, roulant en direc tion d’Ouala, ou tout du moins essayant, car au moins la moitié de ces véhicules sont arrêtés le long de la route à cause de problèmes techniques ou d’un chargement perdu. Nous escaladons le massif d’Enji, peinons le long du Rocher des éléphants et progressons lentement le long des puits d’Aratane. Nous sommes frappés par le peu de personnes et d’animaux que nous croisons dans cette région inhospitalière. Nous ne rencontrons qu’une jeune fille vendant ses colliers faits main le long de la route. Le paysage ne varie pas, la difficulté des pistes non plus. La progression est difficile et au bout de quatre semaines de route, la fatigue n’y est pas pour rien. Nous subissons également notre lot de problèmes. Les innombrables chocs ont fait sortir l’un des amortisseurs de son assiette, mais heureusement un choc supplémentaire le remet en place. Un peu plus tard, une pierre acérée entaille l’un des pneus, que nous pouvons rapidement remplacer grâce à l’une de nos deux roues de secours. Nous sommes aujourd’hui le 11 décembre et cela fait précisément un mois que nous sommes en route.

PISTAGE
A partir de Tidjika, les pistes deviennent plus rocailleuses et donc beaucoup moins visibles. Prudents comme nous sommes, nous voyons ainsi nos compagnons de route cahoter dans toutes les directions à travers ce désert de pierres. Nous-mêmes, nous suivons attentivement le road book et essayons de ne pas nous laisser entraîner sur les ‘mauvaises’ pistes. Après une journée harassante et 300 kilomètres de pistes, nous trouvons un joli bivouac à Ain Sefrah. Là, nous nous rendons compte que notre Le lendemain, nous passons près du cratère de météorite à Aouelloul. Après cinq jours dans le désert, sans ravitaillement en nourriture ou en carburant, nous allons pouvoir dormir dans un vrai lit, à l’hôtel Wahad’Atar. Grâce à notre navigation précise, nous gagnons pas mal de kilomètres et de temps et, à notre grand étonnement, nous sommes les premiers à atteindre l’hôtel. Nous faisons d’abord réparer notre pneu crevé et nous prenons ensuite la direction du centre-ville à la recherche d’un cybercafé afin d’ajouter quelques photos à notre site web. Durant nos deux dernières journées en Mauritanie, nous suivons la voie ferrée de Zouérat vers la cité balnéaire de Nouadhibou. Sur cette voie de marchandises circulent des convois de 100 à 250 wagons tirés et poussés par plusieurs locomotives diesel. Les wagons lourdement chargés passent avec un fracas assourdissant sur la voie délabrée. Mais nous passons d’abord le long des ruines d’Agui, une ancienne caserne de police française et le long du rocher de Ben Amira. Nous trouvons un endroit pour bivouaquer à Theimichat et nous sommes réveillés deux fois durant la nuit par le grondement d’un train en passage. Le lendemain, nous apercevons au loin une rame roulant tout comme nous vers l’ouest. A 70 kilomètres/heure sur les pistes de sable, nous entamons la course le long de la voie. Le pilote se concentre sur la route et s’efforce d’éviter les trous traitreusement dissimulés. Le copilote se penche par la fenêtre afin de prendre une photo plus ou moins stable de cet impressionnant convoi. Les wagons vétustes et lourdement chargés grincent et frottent sur les rails en piteux état. L’adrénaline nous envahit mais nous ne renonçons pas. Au bout d’une demi-heure, nous rattrapons les trois locomotives de traction et la course contre ce train de 6.000 CV s’achève en notre faveur. Le machiniste nous adresse un salut admiratif. Une bonne photo, ça se mérite. Nous rejoignons ensuite l’asphalte et prenons la direction de la fron tière marocaine. Après les passages obligés auprès de la gendarmerie, de la police et de la douane mauritaniennes et la traversée du champ de mine, nous traversons dans l’ordre inversé les mêmes postes au Maroc. Pour notre bivouac, nous nous arrêtons dans la carrière glaciale d’Imli.

ENCORE 3.850 KILOMÈTRES
La dernière journée du raid se compose d’une longue étape de liaison de 700 kilomètres jusque Tan-Tan. Nous nous levons à six heures moins le quart et, une heure plus tard, nous sommes sur la route. A cause du brouillard et du trafic intense, nous ne progressons pas vite et nous n’atteignons Tan-Tan que peu de temps avant le coucher du soleil. Nous savourons alors un délicieux dîner d’adieu au restaurant La Courbine d’Argent. La nuitée à l’hôtel nous fait un bien fou. Aujourd’hui, nous souhaitons nous approcher au maximum de Tanger, où nous devons traverser. Via Tiznit, Agadir et Marrakech, nous couvrons 850 kilomètres jusqu’à Settat. L’hôtel Mirada a heureusement encore quelques chambres libres car nous n’avons aucune envie de bivouaquer sous cette pluie battante. Les 400 derniers kilomètres sur le sol africain nous amènent à Tanger, ou nous prenons le ferry vers Tarifa. Nous traversons Séville sous une pluie cinglante et enveloppés d’un vent de tempête et nous passons la nuit à Merida. Les sierras sont transformées en paysage hivernal en tièrement blanc et nous apercevons encore davantage de neige dans les Pyrénées. La France nous accueille avec du verglas, de la neige et des températures au-dessous de zéro. Nous parcourons de nombreux kilomètres sur les routes enneigées derrière les chasse-neiges mais nous les oublions rapidement lorsque nous réservons une chambre à l’hôtel Le Val Moret à Magnant, qui nous réserve également une excellente surprise gastronomique. Et comme l’hôtel n’est qu’à un jet de pierre de notre fournisseur de champagne, nous y faisons un crochet afin de charger autant de bouteilles que possible dans notre Bluedisco déjà bien occupée. Les fêtes de fin d’année sont toutes proches, n’est-ce pas…

Ensuite, après plus de 16.000 kilomètres, 40 jours, 3 pneus crevés, 2 phares cassés, 1 joint de cardan défectueux, une tente de toit déplacée, des serrures ensablées et un couple épuisé, nous sommes de retour chez nous, indemnes.

A VOL D'OISEAU:
Nouakchott-Bamako-Tombouctou
Organisateur: Nord Raid Organisation
Destination: Maroc – Mauritanie – Mali
Itinéraire: Marrakech > Nouakchott > Kiffa > Bamako > Djenné > Mopti > Pays Dogon > (Tombouctou) > Nema > Tidjika > Nouadhibou > Tan-Tan
Période voyage: 15 novembre - 16 décembre 2009
Départ / arrivée (raid): Marrakech / Tan-Tan
Nombre de véhicules: 8
Nombre de participants: 16
Frais de participation: 1.600 € par personne pour le raid; 500 € pour le véhicule; inclus: traversées, formalités aux frontières, 9 nuitées à l’hôtel, carte informative, assistance technique et divers, tels qu’autocollants pour les véhicules et trophée d’adieu.
Hébergement: hôtel, camping, bivouac
Traversées: Algésiras-Tanger / Tanger- Tarifa
Assistance technique: oui Assistance médicale: ?
Infos: Jean-Claude Billau, tél.: 0033 3 20 59 87 43 / 0033 6 11 02 38 32,
e-mail: contact@nro-aventure.com
Website: www.nro-aventure.com

LE VEHICULE: Discovery Series II Td5
Au cours des dernières années, les propriétaires de Bluedisco y ont énormément travaillé. D’une part pour réparer les pannes et, d’autre part, pour améliorer son confort et sa maniabilité pour les voyages parfois éprouvants. Des suspensions plus longues à l’avant, des suspensions arrières munies d’un ballon supplémentaire qui peut être gonflé en fonction de la charge, des amortisseurs de choc plus solides, un snorkel avec filtre à poussière, un compartiment à bagages mieux organisé, une galerie en aluminium pour la tente de toit, une plaque de protection sous le moteur et un pare-choc avec treuil pour les situations d’urgence, on peut dire qu’ils ont transformé le Discovery en véhicule d’expédition unique. Une liaison radio VHF assure une portée de communication dix fois plus importante. Et comme si cela ne suffisait pas encore, le moteur a également été changé. L’un des points faibles des anciens Discovery reste le verrouillage central des portes, extrêmement sensible au sable et à la poussière.


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